Aux origines du racisme
Violences, insultes, crimes et discrimination de façon isolée ou concertée, individuelle ou
institutionnelle, ponctuelle ou systématique, les noirs de par le monde, depuis des siècles,
subissent toutes les formes de dévalorisation.
A telle enseigne qu’il est fréquent, face à cette barbarie perpétuée, d’entendre des noirs se
demander ce qu’ils ont fait pour mériter cet acharnement, quand ils ne se soumettent pas
tout simplement à l’idée selon laquelle Dieu les aurait maudits et abandonnés pour faire
d’eux des résidus de l’humanité.
La notion de racisme se fonde sur l’idée de hiérarchisation de races, ce qui se traduit dans
les faits par des attitudes d’antipathie, d’inimitié et de rejet dirigées vers une catégorie
déterminée de personnes, notamment les noirs.
Combattre le racisme : comment et à quelles fins ?
A travers le monde, et particulièrement dans les régions où les peuples noirs sont les plus
accablés, les organisations internationales multiplient les textes et actions supposés
combattre le racisme. Mais force est de constater que ces démarches ont autant d’effet
qu’un coup d’épée dans l’eau. Il s’agit de mesurettes cosmétiques pour berner l’opinion
publique et les victimes, mais en réalité, le racisme, d’abord institutionnel et systémique
avant d’être individuel et spontané, sert bien les intérêts des mêmes qui prétendent
l’éradiquer. Combattre le racisme en sensibilisant les agresseurs est un non sens total. Il est
complètement utopique de penser changer la perception d’une réalité inculquée depuis des
générations à un individu par des simples slogans humanistes. C’est une arnaque
intellectuelle. Il ne faut surtout pas se fourvoyer en considérant l’indulgence ou la tolérance
des racistes à l’endroit des noirs comme étant des résultats probants de ces prétendues
luttes contre le racisme. Mettre en avant quelques noirs dans les médias, au cinéma ou en
politique pour prétendre à une avancée contre le racisme, c’est de la poudre de
perlimpinpin.
Combattre le racisme doit consister à déconstruire les concepts et narratifs qui ont cours
depuis des siècles, aussi bien dans les mentalités des oppresseurs que dans celles des
opprimés. Cela passe nécessairement par la restauration de la vérité historique en vue
d’identifier les origines temporelles et conceptuelles de ce fléau d’une part, et de voir les
noirs se réapproprier leur statut de précurseurs au sens des origines de l’humanité et des
connaissances. Cette démarche est la seule qui permettra de déloger des esprits formatés,
les théories fantaisistes et fantasmagoriques, non seulement de la notion de races au sein de
l’espèce humaine, mais aussi, et la plus inepte, celle d’un supposé suprémacisme blanc.
Les sources du racisme
A l’origine, l’idéologie raciste se fonde sur la volonté de légitimer l’esclavage et la
colonisation en vue de restaurer l’économie d’une Europe déjà affaiblie par la chute de
l’empire romain d’Orient, déchirée par une série de guerres fratricides et décimée par la
peste noire et la guerre des 100 ans au début de la deuxième moitié du 15e
siècle.
Le racisme ne précède donc pas l’esclavage, mais c’est bien l’œuvre esclavagiste qui
engendre le racisme. C’est le prétexte fallacieux qui donne droit de cité au projet macabre.
Les esprits tordus des pseudos intellectuels au service de l’impérialisme occidental ont alors
commencé à théoriser le racisme à partir du 17esiècle, par quelques abrutis qui ont contribué à sceller cette ineptie. Il fallait impérativement justifier l’inhumanité de l’esclavage et de la colonisation auprès des populations européennes par la redéfinition de la notion de races, la hiérarchisation de celles-ci, pour imposer au monde l’idée d’infériorité des noirs, et offrir un blanc-seing aux opérations funestes au service des projets occidentaux de prédation économique de l’Afrique. Le premier à évoquer le concept de « race » fût le médecin et
philosophe français François Bernier, en 1684. S’en est alors suivi une série d’imposteurs
sous l’étiquette de scientifiques, qui allaient approfondir leur théorie de la suprématie
blanche. C’est ainsi qu’un autre français, figure marquante du courant idéologique raciste,
Arthur de Gobineau, allait produire un ouvrage sur l’inégalité des races en 1853, qui allait
inspirer à son tour le britannique Francis Galton et sa théorie de l’eugénisme, cristallisant
ainsi le concept d’êtres humains supérieurs et inférieurs. Dans la même lignée, d’autres
laudateurs de l’asservissement des peuples pour des raisons économiques feront florès.
C’est le cas de Victor Hugo et son discours sur les bienfaits de la colonisation, ou encore
Victor Schœlcher et Jules Ferry comme apôtres du maintien des peuples noirs dans la
servitude de la colonisation qu’ils auront l’impertinence de qualifier de mission civilisatrice.
L’ouverture à toutes les formes d’abus
Ces théories racistes allaient alors dérouler le tapis rouge aux pires dérives humanitaires.
Les noirs ayant été présentés comme n’ayant pas d’âme, le code noir de Louis XIV en 1685
établissait qu’ils n’étaient que des biens meubles, et les zoos humains connaissaient un
véritable succès en Europe, présentant des hommes, des femmes et des enfants noirs en
cages, à proximité d’animaux. On se souvient de Saartjie Baartman, encore appelée Vénus
Hottentote, déportée de sa terre d’origine sud-africaine au 18e siècle et exhibée en Europe de pays en pays, pour son exotique postérieur, jugé protubérant. A force d’expositions, même en hiver dans le plus simple appareil, et soumise à toutes sortes d’abus en tant quejouet sexuel, elle mourra prématurément en France en 1815 à l’âge de 26 ans.
Mais le rubicond sera franchi quand le racisme sera adoubé du sceau de la science et
constituera un boulevard pour sa normalisation dans tous les autres compartiments des
sociétés occidentales, qu’ils soient littéraires, culturels, historiques, politiques ou religieux.
D’ailleurs, c’est le pape Nicolas V en personne qui bénira les premières expéditions
esclavagistes du 15e siècle. Une fois que le consensus autour de la légitimation du racisme
était scellé, l’impérialisme occidental pouvait alors déployer son vaste programme de
mensonges, de crimes, de vols et de viols contre l’Afrique et les africains, en vue de bâtir le
prospère empire capitaliste de l’occident actuel. Par ce projet criminel, ils sont parvenus à
falsifier l’histoire des africains, à la leur imposer, et à les déconnecter de leurs racines
culturelles et spirituelles, pour ensuite installer dans leurs cerveaux désormais formatés, le
logiciel d’aliénation complète, et enfin assurer la colonisation durable de la pensée collective
africaine. C’est pourquoi il faut éduquer les populations du monde sur ce vaste complot
impérialiste multiséculaire, afin que l’humanité entière se rende compte qu’elle a été flouée
pour les seuls intérêts d’un groupuscule de prédateurs qui pérennisent cette fausse réalité
pour jouir encore longtemps des avantages de leur plan diabolique.
Le complexe d’infériorité : qui sont les complexés ?
Ce qu’il faut savoir, c’est qu’à l’origine du racisme, il y a un complexe d’infériorité. Non pas
du côté des racisés, mais de celui des racistes. Ce n’est pas surprenant que vous soyez
surpris ! Ecoutez, si vous êtes certain d’être supérieur à quelqu’un, vous n’avez pas besoin
de le détester, de le maltraiter ou de le dénigrer, encore moins de lui marteler votre
supériorité. Il est par exemple inconcevable que vous soyez en concurrence avec votre chien
ou votre chat. Parce que vous êtes conscient qu’ils ne sont que des animaux, alors, vous ne
vous embarrasserez pas à leur rappeler que vous leur êtes supérieur, et ils ne vous
inspireront aucun sentiment de rivalité.
L’acharnement raciste contre les noirs depuis des siècles cache, ou plutôt révèle quelque
chose de profond, qui n’a rien à voir avec le narratif officiel. Ce sont les racistes qui sont
atteints d’un complexe d’infériorité, qui se manifeste par de la jalousie, mais aussi de la
peur. Précisons qu’il y a deux catégories de racistes :
– Les racistes sachants, qui sont les concepteurs et garants du racisme qu’ils ont le
devoir institutionnel de pérenniser au fil des générations. Ce sont les cautions du
racisme systémique et institutionnel. Ce sont, pour l’essentiel, les principaux
protecteurs et bénéficiaires du capitalisme mondial.
– Les racistes ignorants qui constituent l’écrasante majorité. Ce sont des racistes
occasionnels ou compulsifs. Ce sont les populations victimes des manipulations de
leurs dirigeants et systèmes, qui absorbent, telles des éponges, tous les mensonges
historiques et scientifiques qui leur sont servis par les médias et les politiques. Ce
sont des esprits fébriles qui ne demandent qu’à connaître la vérité pour être
affranchis de cette pathologie.
Analyse des racistes complexés
La raison du complexe d’infériorité des racistes sachants est qu’ils connaissent la vérité
dissimulée, qui est que l’Afrique et les africains sont à l’origine de toutes les civilisations, les
sciences et connaissances, les cultures et les religions, et dépositaires de tous ces
patrimoines originels que l’Occident s’est malhonnêtement octroyés. La pérennisation du
racisme par les systèmes qui en tirent les ficelles est motivée par la peur des oppresseurs : la
peur du retour de bâton, quand la masse critique des africains accédant à la vérité historique
qu’on leur a si longtemps cachée sera atteinte : vérité sur leur identité, vérité sur leur
apport au monde et vérité sur l’ampleur des mensonges, des vols et des crimes de l’Occident
contre les peuples noirs. Les ténors du système capitaliste de prédation qui maintient
l’Occident dans ses illusions de prospérité sont hantés par cette perspective inéluctable
d’accès à la vérité par le maximum d’africains et afrodescendants. Mais ce n’est qu’une
question de temps. C’est pourquoi, l’Occident officiel s’acharne sans ménagement contre
toutes les actions et tous les acteurs travaillant dans le sens de l’éveil des consciences des
peuples noirs. De toute évidence, l’accès à la vérité historique par les peuples opprimés
constitue une redoutable menace à la survie du monde capitaliste. D’où l’acharnement
obsessionnel de maintenir les masses dans l’ignorance.
Racisme et ethnocentrisme
Le corollaire du racisme est l’ethnocentrisme, qui consiste à imposer au monde sa propre
culture comme la norme universelle. Toutes les dérives de l’occident impérialiste
s’expliquent par ce fantasme, véritable dictature de valeurs, exprimée par toutes les formes
de chantages.
Le fait qu’au 21e siècle il y ait encore des noirs qui acceptent l’idée d’une supériorité blanche
est une manifestation affligeante d’ignorance de la réalité historique. Dieu aurait tellement
maudit les noirs qu’il a fait d’eux les premiers humains, les dépositaires des savoirs originels
dans tous les domaines de la connaissance, les êtres les plus naturellement résistants au
monde de par une structure génétique unique et une mélanine aux vertus exceptionnelles,
ainsi que les bénéficiaires des conditions climatiques et du sol les plus favorables de la
planète, avec plus de 60% de toutes les ressources naturelles au monde !
Aux noirs de toute l’humanité… Ce message est pour vous !
Ne vous laissez plus impressionner ni abattre par les actes de racisme que vous subissez au
quotidien, ne vous demandez plus ce que vous avez fait au bon Dieu pour mériter cela.
Relevez la tête, tenez-vous droits dans vos bottes ! L’acharnement dont vous êtes victimes à
travers le monde, ce n’est guère parce que vous êtes des sous-Hommes ! Les mensonges des
esclavagistes n’ont que trop duré. Peuples africains et afrodescendants, vous êtes détestés
parce que vous êtes enviés et jalousés ! Toute prétendue grandeur de l’occident et de ses
peuples n’est que copie, plagiat et brigandage. De l’Egypte antique noire au Congo en
passant par l’Ethiopie, le Royaume du Dahomey et les empires du Mali et du Ghana, vos
ancêtres, par leur sagesse jamais égalée, sont à l’origine de l’astronomie, de l’architecture,
de la médecine, des mathématiques, des droits humains, du monothéisme, du matriarcat et
de toutes les civilisations. Peuples noirs, d’Afrique et d’ailleurs, vous êtes l’ADN de
l’humanité, la boussole de la terre et le centre de l’univers. Ne rendez pas coups pour coups,
ne détestez pas en retour, ne suivez pas vos adversaires dans leur bestialité primaire.
L’infériorité et la barbarie vont de pair. Ils ont beau piller vos terres et asservir vos frères,
vous n’êtes pas des damnés de la terre, mais un peuple de lumière. Levez-vous, brillez et
éclairez le chemin des égarés de l’humanité.
L’horloge de l’histoire tourne irréversiblement en faveur de la vérité et de la restauration de
la dignité des peuples noirs, trop longtemps soumis au diktat de la perverse pensée unique
occidentale. Mobilisons-nous plus que jamais contre les ennemis de l’humanité. L’heure du
réveil a sonné !
« La pratique seule du racisme confirme l’aberration de l’idée d’une prétendue supériorité
de la « race » qui l’a initiée et perpétrée. Parti de là, même l’idée d’égalité de cette « race »
avec ses victimes relèverait d’une indulgence indécente, si on se souvient que les pratiques
d’esclavage et de colonisation, à des seules fins de prédation, n’ont strictement rien
d’humain. »
Paul ELLA
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