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LETTRE À MON AMI JOURNALISTE

Toi qui as choisi la noble tâche d’informer
Toi qui par ton verbe se doit d’éclairer
Toi qui as pour lourde mission de faire jaillir la lumière
Toi qui manie avec habileté la plume de la paix comme celle de la guerre
Toi qui es supposé te faire l’écho privilégié de la vérité
Toi qui dois dénoncer la duplicité pour faire prévaloir l’intégrité
Toi dont les investigations doivent éclairer nos lanternes
Toi dont les actions doivent mener nos combats à terme
Toi dont la parole a des allures d’évangile
Toi qui as pour obligation de protéger les plus fragiles
Toi dont les orientations de la voix font foi
Toi qui as le pouvoir d’influence sur les décisions des rois
Toi qui dois faire preuve d’indépendance intellectuelle
Toi qui es tenu d’instruire sur la base d’éléments factuels

Par souci de conformisme
Par ton goût prononcé pour le profit
Par adhésion au mimétisme
Par ta quête obsédée de l’inédit
Par suivisme servile
Par mépris des principes et de l’éthique
Par opportunisme habile
Par souci de positionnement stratégique
Par inconsistance professionnelle
Par souci de convergence vers la pensée unique
Par allégeance aux schémas standardisés les plus iniques
Par soumission aux valeurs dites universelles
Par docilité aux injonctions du superficiel
Par perte de repères originels

Tu t’es mis à la solde de la pensée dominante
Tu fais chanter les puissants et la classe dirigeante
Tu sacrifies l’intégrité et plébiscite la duplicité
Tu es devenu un danger pour la société
Tu es une arme de désinformation massive
Tu assumes face à l’injustice ta complicité active
Tu t’es transformé en prophète de la peur
Tu affiches une vertu apparente mais c’est un leurre
Tu distilles à l’envie ton venin de mensonge
Tu pollues les esprits et de ton fait le monde s’effondre
Tu as opté pour la distraction des foules
Tu abuses de leur fébrilité, et par ton fait leurs repères s’écroulent
Tu as fait de la manipulation ton outil de prédilection
Tu as fait du subliminal ton argument de soumission
Tu as troqué ton intégrité contre ta vénalité

Tu as délaissé l’objectivité au profit de la subjectivité
Tu as fait du chantage et du clientélisme ta spécialité
Tu as foulé aux pieds ce qui te restait de ta dignité
Tu as fait de la propagande ton crédo privilégié
Tu es devenu un braqueur des libertés
Tu es un obstacle à la prévalence de la vérité
Tu maintiens les peuples dans une cruelle misère mentale
Tu es devenu une pute sur l’autoroute de la décadence morale

Où est passé ton objectivité ?
Où se cache ton honneur ?
As-tu encore un quelconque sens des valeurs ?
As-tu le souvenir de là où tu es tombé ?

Pleure, oui, pleure
Pleure sur ton sort et sur celui de tes victimes
Tu as contribué à la dérive de la société
Tu as aliéné au lieu de délivrer
Tu as intoxiqué au lieu d’informer
Tu as élevé le faussaire et descendu le révolutionnaire
Tu as joué le jeu des manipulateurs au détriment des dénonciateurs
Tu brilles par ta misère intellectuelle et ton inconsistance professionnelle

Pleure, oui, pleure
Pleure sur le sort de l’humanité en manque de repères
Tu devais éclairer le monde, tu as démissionné
Tu devais dénoncer le mal, tu l’as fait prospérer
Tu devais contribuer à construire, tu t’es investi à détruire
Tu devais prôner la justice, tu as cautionné l’injustice
Tu devais protéger le faible, tu t’es soumis à la loi des forts
Tu t’es illustré par ta subjectivité, ta vénalité et ta partialité
Pleure, oui pleure
Tu as fait le choix de vendre ton âme
Tu as fait le choix d’éteindre ta flamme
Tu as prêté le flanc aux œuvres infâmes

Je te dénonce pour rendre leur dignité aux peuples
J’expose tes basses manœuvres pour te sortir du vice
Je refuse de me taire au risque de me rendre complice
Je m’oppose à l’assimilation des vies aux biens meubles
Je t’exhorte à ouvrir les yeux
Le monde est leur terrain de jeu
Les vies humaines pour eux comptent pour peu
Et espérer du bien d’eux, c’est un vœu pieux
Choisir la vie, la vraie, c’est mieux
Aucune œuvre ne se dérobe du regard des cieux
Fais demi-tour, je t’accueille quand tu veux.

Ton ami,
Paul ELLA

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