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Guerre en Ukraine et risque de famine en Afrique

Depuis le début de la crise ukrainienne, on entend tout et n’importe quoi, et les médias et politiques occidentaux se livrent à cœur joie à leurs fantasmes. L’Afrique, cible privilégiée des manipulations de l’impérialisme occidental, n’est pas épargnée dans cette guerre médiatique, dont la plus récente livraison fait retentir les sirènes d’une très prochaine famine en Afrique.

Le spectre de la peur

Rappelons que les occidentaux sont la cause première de cette crise ukrainienne. Non seulement pour avoir violé les accords de non extension de l’OTAN aux frontières de la Russie après la chute du mur de Berlin en 1989, mais également pour avoir cautionné le non-respect des accords de Minsk de 2014 relatifs à l’autonomisation des régions russophones d’Ukraine.  Ce sont encore ces mêmes occidentaux qui ont imposé des sanctions ineptes à la Russie tout en fournissant massivement armes et financements à l’Ukraine pour prolonger le conflit. Que les illuminés qui accablent Vladimir Poutine d’être responsable de cette crise nous expliquent le sens de leur logique intellectuelle. Ces pompiers pyromanes nous assurent cette fois, la main sur le cœur, que l’Afrique qu’ils aiment tant coure un grand risque de famine du fait des sanctions qu’eux-mêmes ont infligées à la Russie. L’Europe, première dépendante du blé russe et ukrainien, a encore trouvé le moyen d’insulter nos intelligences. Les caisses de résonnance des fictions occidentales qui nous servent de dirigeants en Afrique ont sans délai souscrit à cette autre fable. Le Président en exercice de l’Union Africaine, Macky Sall, est même allé jusqu’en Russie expliquer à Poutine qu’il était urgent qu’il laisse passer le blé, au risque d’affamer l’Afrique. Hallucinant !  On est en droit d’imaginer que les européens se sont servis de lui pour plaider leur cause, le blé russe supposé parvenir en Afrique devant nécessairement transiter par l’Europe. C’est dire si les africains n’ont pas fini d’être les dindons de la farce depuis près d’un siècle qu’ils se sont faits enrôlés dans des guerres pour des causes occidentales qui ne les concernaient en rien.

Le pouvoir de la manipulation

 On entend alors nos intellectuels en carton et autres « influenceurs » influencés reprendre servilement le narratif occidental qui consiste à véhiculer le spectre d’une crise alimentaire en Afrique du fait de la guerre en Ukraine. Le Président sénégalais, lui qui a le devoir et le pouvoir de porter la voix des peuples africains, n’a alors rien trouvé de mieux que de quémander un peu de blé à la Russie. Comme si c’est le blé qui allait résoudre les problèmes des populations meurtries du Kivu en RDC depuis plus de deux décennies dans l’indifférence générale, la déstabilisation du Soudan par l’instrumentalisation du Tigré en Ethiopie ou plus globalement la question de la souveraineté de nos Etats. Pendant que le peuple malien lutte pour la fin de l’occupation militaire française et onusienne, la CEDEAO a trouvé bon de lui appliquer un embargo, en bon élève de ses maîtres. Pendant que la République Centrafricaine s’engage sur la voie des crypto actifs pour amorcer sa souveraineté monétaire confisquée par le système mafieux du franc CFA et des comptes d’opérations du Trésor Public français, la BEAC et ses dirigeants aux ordres brandissent la menace de sanctions.

 

Aucun risque de famine en Afrique

Que cela soit bien clair : il n’existe pas le moindre risque de famine en Afrique du fait de la crise en Ukraine. L’Afrique, c’est 30 millions de kilomètres carrés, 60% de toutes les terres arables au monde et une population dynamique de 1,4 milliard d’habitants avec une moyenne d’âge de 20 ans contre 40 ans en Europe. Non seulement l’Afrique a la capacité de s’organiser pour booster sa productivité de blé et satisfaire la totalité de sa demande interne au point d’en exporter le surplus, mais les produits de substitution au blé sont légion sur le sol africain, avec bien plus de qualités nutritives. De plus, le blé ne correspond pas à nos habitudes alimentaires d’un point de vue de nos cultures originelles. La consommation accrue du blé en Afrique est un héritage de la colonisation, ce qui accentue le caractère extraverti de nos économies, où l’on consomme ce qu’on ne produit pas et produisons ce que nous ne consommons pas. Il n’y a donc pas une seule raison de céder aux sirènes de la panique. L’occident, expert dans l’exportation de ses peurs, nous avait déjà prédit une hécatombe en Afrique lors de la crise du Covid19, quand ce sont les pays occidentaux qui étaient les plus affectés. Que les oiseaux de mauvais augure d’ici et d’ailleurs se taisent à jamais.

 

Paul ELLA,

Analyste Financier

Directeur du Centre Africain de Recherche en Géostratégie

Email : paulella2007@gmail.com

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