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Prendre position pour la Russie, un impératif pour l’Afrique

Il est des situations qui imposent d’arrêter de tergiverser et obligent à mettre les pieds dans le plat. Laissons le jeu diplomatique aux politiciens, et prenons nos responsabilités en tant que peuples. L’enjeu de la souveraineté de l’Afrique exige une posture claire et assumée face à la situation de guerre en Ukraine. De façon absolument certaine, la reconfiguration du monde est en cours, et rien ne sera plus jamais comme avant. Dans ce décisif chamboulement des cartes, l’Afrique ne peut se contenter d’être spectatrice, ni de s’aligner servilement tel que ses dirigeants dépersonnalisés ont habitué leurs peuples.

D’entrée de jeu, il faut mettre fin au faux procès des nostalgiques de la dépendance à l’occident qui supputent un simple changement de maître, quant à l’option en faveur de la Russie, synonyme, tancent-ils, d’une autre forme de colonisation. Cette lecture est une insulte à l’éveil indéniable des consciences africaines. L’Afrique d’aujourd’hui n’est pas celle du 15e siècle, ni celle des années 1960. La lecture avisée des faits historiques, ainsi que de l’actualité, fait de la jeunesse africaine du 21e siècle, des peuples avertis. Renoncer au système capitaliste occidental au regard de ses limites criardes est un impératif catégorique, pour avoir subi de plein fouet ses conséquences désastreuses. L’Europe de l’ouest et l’occident ensuite, ont fondé leur prospérité sur la violence, la rapine et le mensonge, et l’Afrique en est victime depuis des décennies avant notre ère jusqu’à la colonisation, en passant par l’esclavage. Plus de deux millénaires que l’occident piétine la dignité du peuple noir. D’où vient-il que des africains mentalement équilibrés parviennent encore à accorder le moindre sursis à leurs pires bourreaux ? Au fil des époques, les méthodes changent pour être plus subtiles, mais restent autant pernicieuses et dévastatrices pour les peuples d’origine africaine. Hier, c’était les chaînes, le fouet et les mutilations. Aujourd’hui, c’est la dette, la démocratie et les droits de l’Homme. Le système financier international qu’incarnent les institutions de Bretton Woods (FMI et Banque Mondiale) constitue la plus grosse arnaque institutionnelle que le monde ait jamais connue depuis près d’un siècle. La moindre velléité d’opposition à cette machine d’asservissement fait des dissidents des ennemis publics qui se feront broyer sans appel. La liste des leaders africains assassinés par ce système inique est interminable. Les concepts vaseux tels que celui de « Communauté Internationale » sont de vicieuses machinations au service de l’impérialisme occidental. Pour en avoir toujours été victime, l’Afrique ne peut continuer sur une voie qui mène à sa ruine définitive certaine.

Le bon sens suggère que, lorsque votre partenaire de toujours s’avère être votre pire ennemi, vous changiez d’option. Avant de se demander si l’alternative pourrait être pire, il faut partir en courant, car il y va de votre survie. Aucune nation ne pouvant vivre en autarcie, et compte tenu du niveau d’affaiblissement de l’Afrique du fait du vampirisme économique infligé depuis des siècles par sa soumission à l’occident, la configuration actuelle du monde ne laisse qu’une seule issue : La Russie. Se tourner vers la Russie, c’est participer de façon salutaire au démantèlement d’un système dont les modèles politiques, économiques et sociétaux n’ont fait que du tort à l’Afrique et au monde. Choisir la Russie, c’est rallier la partie du monde qui n’a jamais fait subir à l’Afrique la déshumanisation de l’esclavage et de la colonisation. C’est repartir sur de nouvelles bases en sachant d’où on vient, et donc de redéfinir les contours de nos partenariats au mieux de nos intérêts. Avec la Russie, c’est l’occasion de mettre fin à tous les accords bancals avec l’occident, qu’ils soient militaires, économiques ou politiques. C’est surtout l’opportunité ultime de sortir des griffes d’un système financier international corrompu qui, à la faveur de la crise ukrainienne, a exposé son absence totale de fiabilité, au regard des gels des avoirs russes, décidés unilatéralement sur la base des seuls caprices de ceux qui en tiennent les rênes. C’est donc quitter un système à bout de souffle dont l’effondrement inéluctable est amorcé. Enfin, c’est faire le choix intelligent d’abandonner un ordre mondial fondé sur le vice, et de composer avec la plus grande et prometteuse partie de l’humanité dont font partie la Chine, le Brésil, l’Inde et la Russie, pour écrire une nouvelle page de l’histoire du monde.

Il est grand temps que les dirigeants africains tirent les leçons de l’histoire et de l’actualité. L’Afrique ne peut pas attendre de voir ce que sera le monde après ces événements lourds de conséquences sur le très long terme. L’Afrique doit prendre position, ses peuples doivent inciter ses dirigeants à sortir de leur torpeur. Bien que des signaux d’espoir soient perceptibles, il va falloir assumer plus fermement ses choix. A titre indicatif, lors du vote à l’ONU sur l’arrêt des opérations militaires russes en Ukraine, le 2 mars dernier, 16 pays africains se sont abstenus et 8 autres n’ont pas pris part au vote, ce qui représente près de la moitié du continent qui n’a pas cédé au chantage américain. Aussi, les fructueux partenariats militaires assumés avec la Russie par l’Algérie, l’Erythrée, l’Ethiopie, le Mali, la RCA ou l’Algérie, sont évocateurs d’une reconsidération progressive mais rassurante des relations internationales par l’Afrique. Le Cameroun est même allé jusqu’à signer le renouvellement de ses accords militaires avec la Russie à Moscou en plein conflit ukrainien, le 12 avril dernier.

Il faut être fou ou masochiste pour rester dans une relation où l’on vous viole, vous torture, vous spolie, vous ment et vous méprise depuis le début, sans interruption. Tourner le dos à l’occident, c’est rompre avec les clichés d’une Afrique de misère dont l’histoire démarre avec l’esclavage et la colonisation. Au nom et pour la mémoire de nos valeureux héros assassinés par le système d’oppression occidental, nous avons le devoir, en tant qu’africains, de contribuer activement au démantèlement définitif de cette source de malheur, et retrouver enfin notre dignité. La Russie n’est pas la panacée, mais la bouée de sauvetage pour passer de l’autre côté de la rive.

Paul ELLA,
Analyste Financier,
Directeur du Centre Africain de Recherche en Géostratégie
Email : paulella2007@gmail.com
Site web : www.african-revival.org

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