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Lettre ouverte au Ministre de la Santé Publique du Cameroun

Monsieur le Ministre,

J’ai pris connaissance, sous réserve d’information contraire, de votre annonce par médias
sociaux interposés, de la très prochaine réception de 1,76 millions de doses de vaccins de la
firme britannique AstraZeneca contre le Covid19, dans le cadre du programme Covax.

Monsieur le Ministre, permettez-moi de vous porter le message d’inquiétudes,
d’étonnements et même de consternation largement justifiés de millions de camerounais, soit
l’écrasante majorité, à votre endroit, en tant que personnalité la plus autorisée en matière
sanitaire dans notre pays.

D’où vient-il que le Cameroun se retrouve dans l’urgence d’administrer un vaccin aux
camerounais, pour moins de 600 cas de décès prétendument du fait du Corona virus, soit un
taux de mortalité d’à peine 0,0024% dont les 95% représentent les plus de 80 ans ?

Où est l’urgence d’une telle opération de masse pour notre pays quand on sait que ces vaccins
sont :

– Dans une phase expérimentale d’un procédé scientifique jamais testé sur l’Homme
auparavant ;
– Sans garantie d’immunité au-delà de quelques mois ;
– Sans effets contre la transmission du virus à d’autres ;
– Sans garantie de non contraction à nouveau du virus ;
– Potentiellement inefficaces face aux mutations actuelles et à venir ;
– A l’origine de plusieurs effets secondaires et complications sévères, ainsi que de
milliers de décès avérés et souvent dissimulés à travers le monde ;
– Sans incidence sur les mesures dites barrière qui seront malgré tout maintenues ;
– Sans aucune visibilité autonome sur la fin des restrictions de la vie quotidienne qui
plombent notre économie et pénalisent principalement les couches les plus
vulnérables telles que les personnes à faibles revenus et les PMEs sans véritables
mesures d’accompagnement à la hauteur du préjudice ;

Fort de toutes ces interrogations légitimes des camerounais, Monsieur le Ministre, je
dénonce :

– L’obsession à faire vacciner une population contre un virus dont les chiffres officiels
rapportent que plus de 90% des malades en guérissent sans vaccin ;
– Un mimétisme servile des méthodes et pratiques étrangères à nos réalités locales ;
– Une abdication facile et regrettable face aux injonctions impérialistes de l’Occident
dont les priorités ne sont pas les nôtres ;
– Une non-prise en compte de nos propres urgences au profit des sirènes extérieures ;
– Un suivisme de la mouvance mondiale qui sacrifie les intérêts et restreint les libertés
de vos concitoyens.

Monsieur le Ministre,

Tout en espérant vivement que vous prenez toute la mesure du risque d’ébullition sociale si
jamais cette vaccination inopportune venait à être rendue obligatoire au Cameroun, je
souhaiterais que vous éclairiez par voie officielle la lanterne des camerounais en cas de la
seule option tolérable de son caractère volontaire. Car nous craignons, de façon légitime, le
caractère indirect de l’obligation à ce vaccin, par des contraintes similaires au passeport
vaccinal en cours de préparation sous d’autres cieux. Rien ne nous dit que cette fois encore,
comme souvent, l’Afrique et le Cameroun ne suivront pas docilement. Mais aussi, comment
parviendrez-vous à atteindre l’objectif des 80% des vaccinés que l’OMS a instruit et auquel
vous avez souscrit dans le cadre de l’action concertée au niveau de la CEMAC ? Vous avez par
ailleurs annoncé que le personnel médical et les personnes du troisième âge seront
prioritaires. Mais certaines interrogations demeurent. Pourquoi avoir commandé des doses
de ce vaccin avant d’avoir procédé à une évaluation des candidats éventuels en vue de calibrer
les quantités nécessaires, au risque de gaspillages ou de pénuries ? Pour le personnel médical,
et toutes les autres personnes qui ne voudront pas se faire vacciner, pouvez-vous garantir à
l’écrasante majorité des camerounais concernés qu’ils ne subiront ni stigmatisations, ni
discriminations, ni sanctions, ni représailles de quelque nature que ce soit ? Pourriez-vous
organiser, avant l’administration du vaccin aux éventuels volontaires, une séance
d’information publique avec nos plus éminents immunologues, virologues et autres
professeurs de médecine, visant entre autres, la clarification sur la composition détaillée de
ce vaccin anti-covid, ses risques, le bien-fondé de se faire vacciner malgré les très insignifiants
taux de létalité, de morbidité et de mortalité au Cameroun, et comment vous comptez vous
ravitailler par la suite pour assurer une succession des doses dans le respect des intervalles
prescrits par les fabricants, sans qu’une éventuelle rupture d’approvisionnements ne rende
inutiles ces premières injections, et comment éviter la transmission et la retransmission du
virus une fois les volontaires vaccinés ? Autant de questions auxquelles les camerounais sont
en droit d’avoir des réponses préalables, dépourvues de toute ambigüité.

Enfin, il me paraît impératif, avant l’administration de ce vaccin dont l’innocuité reste
hautement douteuse, de faire savoir aux camerounais volontaires, quels sont les termes du
contrat entre le Gouvernement camerounais, la CEMAC, l’Union Africaine, les firmes
pharmaceutiques, l’Union Européenne, l’OMS et toutes les parties prenantes réelles ou
supposées, mais aussi et surtout quelles sont les responsabilités du Gouvernement
camerounais en cas d’effets secondaires. Votre clarification à ces sujets est hautement
attendue des camerounais.

Monsieur le Ministre,

Je dénonce le délaissement des véritables problématiques sanitaires au Cameroun au profit
des sirènes de distraction sous forme d’injonctions venues d’ailleurs.

Je dénonce que le Cameroun fasse le jeu d’une vaste mafia mondiale organisée par la haute
finance internationale et le Big Pharma.

Je dénonce que le Cameroun ne se concentre pas sur ses priorités sanitaires et choisisse
d’importer des paniques virtuelles.

Je dénonce que le Cameroun cède à une psychose fictive et importée quand les morts du
paludisme se comptent par milliers chaque année sans aucune solution endogène définitive
depuis des décennies.

Je dénonce que la mobilisation des efforts, des ressources financières, matérielles et
humaines soient prioritairement orientées vers une pseudo urgence qu’on nous impose et
qui, de fait, dilue les attentions sur des problématiques sanitaires les plus préoccupantes pour
notre pays.

Je dénonce plus globalement une Afrique qui calque ses urgences sur des problématiques qui
lui sont lointaines au détriment des dossiers internes brûlants et pourtant délaissés, tels que
les mutilations, les assassinats et l’extrême misère à l’Est de la RDC aux Nord et Sud Kivu depuis
plus de 20 ans aujourd’hui du fait du Coltan que les entreprises occidentales et chinoises
pillent allègrement, les irradiations d’enfants et les catastrophes écologiques au Niger du fait
de l’exploitation anarchique de l’Uranium par les multinationales telles qu’Orano-Areva, les
millions de cas de maladies d’enfants, de femmes et d’hommes ainsi que les millions de
déplacés dans les zones de conflits en Afrique, entretenus à desseins par des intérêts
étrangers, et j’en passe.

Monsieur le Ministre,

Les « sanctions » occidentales contre les dissidents à la campagne vaccinale injustifiée qui se
profile au Cameroun ne concernent pas les 99,99% des camerounais qui ne craignent pas de
ne plus pouvoir voyager pour l’étranger, soit parce que cela ne figure pas dans leurs projets
de vie, soit parce que leurs vies ne dépendent pas de cette forme de chantages ubuesques.
Monsieur le Ministre, prenez le parti de votre peuple. C’est pour servir ses intérêts et garantir
son bien-être que vous êtes en fonction à la tête de l’un des départements ministériels les
plus importants d’un pays, et pas pour ceux de l’industrie pharmaceutique, quelle que soit
leur force d’influence.

Monsieur le Ministre,

L’Afrique doit cesser de se définir et de se projeter sous le prisme déformant et trompeur de
l’Occident.

Le Cameroun doit imposer sa vision du monde et son ordre de priorités, selon son propre
agenda et ses propres objectifs. C’est un impératif aussi bien dans le domaine sanitaire que
dans tout autre domaine.

Monsieur le Ministre, ce que j’implore ici, enfin, c’est que l’Afrique et le Cameroun sortent
définitivement du statut avilissant de simple caisse de résonnance des sirènes occidentales.

Nous n’avons de leçons à recevoir de personne. Nous n’avons peur de personne. C’est
l’Occident, la Chine et le reste du monde qui ont besoin de l’Afrique, pas l’inverse.

Monsieur le Ministre, ce dont les camerounais ont besoin, ce n’est pas du vaccin anti-covid.
Les camerounais ont besoin d’emplois, d’eau potable, d’électricité sans coupures
intempestives, d’hôpitaux et de plateaux techniques fournis et à la pointe des dernières
technologies, de l’accès aux soins de santé, de la garantie de se nourrir, de se loger, de se vêtir, de se déplacer et de s’éduquer décemment. Les camerounais ne veulent pas se laisser distraire
par des fictions sanitaires venues d’ailleurs.

Monsieur le Ministre, vous êtes face à l’histoire. Ne manquez une occasion unique d’inscrire
votre nom dans le marbre plutôt sur du sable.

Pau ELLA

 

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