Scènes de théâtre à Montpellier
Les rideaux se referment ce 8 octobre 2021 sur le sommet Afrique-France de Montpellier. Tous les acteurs sont repartis contents d’avoir joué à merveille des rôles qu’ils ont répétés assidument pendant des mois, sur des scripts préparés minutieusement et sanctionnés par la bienveillante attention de l’hôte qu’il ne fallait surtout pas prendre au dépourvu. Avec comme réalisateur un certain Achille Mbembe, et comme producteur Emmanuel Macron, le premier ayant réalisé son casting d’acteurs comédiens sous la houlette du deuxième. Et telle une grand première, de millions de fans de belles parodies se sont précipitées sur leurs écrans. Toutes les parties prenantes étaient au rendez-vous : maquilleurs, preneurs de sons, costumiers, éclairagistes etc. La totale en somme. Normal, la production se devait absolument de rentrer dans ses fonds. A la clé, une peut-être réélection à la Présidence de la République du côté du producteur, et des carrières professionnelles reluisantes et très probablement quelques renflouements bancaires garantis pour le réalisateur et ses acteurs. Chacun a donc parfaitement joué sa partition, tel dans un orchestre philarmonique où la justesse de chaque note était de rigueur. Comme pour tous les films, l’objectif ultime est de simuler au mieux une réalité pour bluffer le maximum de téléspectateurs. Et oui, cela a plutôt bien marché, à en croire les réactions conquises même des plus sceptiques à la base qui trouvent que les débats étaient sincères et décomplexés. Bingo ! Objectif d’enfumage largement atteint ! Mais pas pour les personnes averties, qui se souviennent que la girouette Macron n’inspire aucune crédibilité quand on sait qu’à la même approche électorale en 2017, il déclarait la main sur le cœur en Algérie que la colonisation était un crime contre l’humanité, et que cinq ans à peine plus tard, il accusait indécemment le pays d’Abd el-Kader d’être un « système politico-militaire qui s’est construit sur une rente mémorielle », et d’ajouter que l’Algérie n’était pas une nation avant la colonisation de la France. Si l’auteur de ces aberrations est confirmé bon acteur, il n’est pas moins un inculte patenté à la vacuité intellectuelle affirmée. C’est donc à juste titre que le Ministre algérien des Affaires Etrangères, Ramtane Lamamra a déclaré, je cite : « nos partenaires étrangers ont besoin de décoloniser leur propre histoire ». Le Chef de la diplomatie algérienne n’a pas manqué d’en rajouter une couche, en taxant très justement le locataire de l’Elysée de « faillite mémorielle ».
Mais tant qu’il y aura des amoureux de cinéma de production française sur commande de l’impérialisme occidental, tant que la fiction permettra de vendre l’idée qu’un lion affamé peut inviter une gazelle dans sa tanière pour lui demander de discuter sincèrement avec lui de sa prochaine formule de repas, tant que la prestidigitation fonctionnera face à des victimes crédules qui valideront que France-Afrique devenu Afrique-France constitue un énorme progrès, mais surtout, tant que les acteurs seront bien rémunérés pour contribuer activement à flouer leurs « frères » et jouer allègrement leurs rôles de traitres, alors, l’industrie cinématographique spécialisée dans les scénarios de pillages, de viols, de meurtres et de mensonges continuera de faire prospérer les économies des bourreaux en chef. A moins que le panafricanisme authentique se tienne sur le chemin des porteurs de ces funestes desseins et mettent hors d’état de nuire les chefs bandits pour faire retentir le générique de fin.
Paul ELLA,
Président du Mouvement African Revival
Email : afrcianrevival2020@gmail.com
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